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Ce nom désigne un rituel bien connu des acheteurs et professionnels du café.
Et pour cause, derrière cet anglicisme se cache une rigoureuse méthode d’analyse des attributs sensoriels et aromatiques, qui permet de contrôler la qualité des cafés en identifiant certains attributs essentiels : les arômes, les saveurs (acidité, sucre, amertume), le corps, l’équilibre, la longueur en bouche, les flaveurs… Ainsi, tout l’art de la dégustation réside-t-il en la capacité de qualifier les attributs positifs et négatifs des cafés.
« Le goût n’est pas si richement doté que l’ouïe ; celle-ci peut entendre et comparer plusieurs sons à la fois ; le goût, au contraire, est simple en activité, c’est-à-dire qu’il ne peut être impressionné par deux saveurs en même temps. Mais il peut être double, et même multiple par succession, c’est-à-dire que, dans le même acte de gutturation, on peut éprouver successivement une seconde et même une troisième sensation, qui vont en s’affaiblissant graduellement, et qu’on désigne par les mots: arrière-goût, parfum ou fragrance. »
Anthelme Brillat-Savarin, Physiologie du goût, 1825
Pour assurer une dégustation optimale, il faut utiliser un équipement et une méthodologie standardisés, adaptés à l’évaluation des attributs aromatiques. En contrôlant des éléments tels que la torréfaction, les ratios et le temps d'infusion, les dégustateurs peuvent comparer des cafés différents de manière fiable.
On commence par moudre le café afin d’évaluer l’intensité et la qualité de la fragrance à sec. Le café moulu est ensuite infusé dans une eau filtrée à une température d’environ 95°C. On sent à nouveau les arômes du café infusé. Après 4 minutes, on casse délicatement la croûte qui s’est formée à la surface en la repoussant à trois reprises avec le dos de la cuillère, afin de favoriser l’immersion de l’ensemble des particules. On nettoie alors les particules restées en surface et on laisse reposer 6 à 8 minutes jusqu’à atteindre une température adaptée à la dégustation, pour ne pas se brûler la langue! On prélève alors un peu de café à l’aide d’une cuillère à cupping puis, on aspire fortement en répartissant la boisson sur l’ensemble de la langue, pour évaluer le plein potentiel aromatique.
Il est recommandé de répéter l’opération à plusieurs reprises, afin de déguster à différentes températures. En effet, à mesure que la température baisse, différents attributs se révèlent : l’acidité, le corps, la sucrosité, l’équilibre, la longueur en bouche.
« Pour moi, je suis non seulement persuadé que sans la participation de l’odorat, il n’y a point de dégustation complète, mais encore je suis tenté de croire que l’odorat et le goût ne forment qu’un seul sens, dont la bouche est le laboratoire et le nez, la cheminée, ou, pour parler plus exactement, dont l’un sert à la dégustation des corps tactiles, et l’autre à la dégustation des gaz. »
Anthelme Brillat-Savarin, Physiologie du goût, 1825
De l'importance de la rétro-olfaction
Dans la dégustation et l’évaluation des qualités d’un café, différents organes sont sollicités pour appréhender le goût. La langue perçoit les saveurs, le nez perçoit les arômes via le mécanisme de retro-olfaction et le nerf trijumeau identifie les sensations tactiles.
Le nez et l’olfaction rétronasale sont néanmoins considérés comme des composantes majeures du goût. C’est un mécanisme que notre corps réalise naturellement tous les jours. Sans l’olfaction rétronasale, le goût serait appauvri et la reconnaissance des aliments extrêmement difficile.
De l'influence des autres sens sur l’image du goût
La vision apporte des informations sur l’aspect, la couleur et la forme de l’aliment. Ces informations visuelles créent des attentes fortes par rapport au goût qui sera perçu en bouche : en effet, la vue dispose d’une avance suffisante sur les autres sens pour solliciter la mémoire et faire ressurgir dans la conscience des goûts associés à l’aspect, la couleur ou la forme de l’aliment.
Lorsque l’on déguste du café (mais cela vaut pour tous les aliments), on s’évertue à évaluer les qualités et défauts éventuels ; on essaie aussi d’identifier des notes aromatiques qui nous rappellent quelque chose, qui font partie de notre mémoire sensorielle. La dégustation déclenche ainsi un phénomène de réminiscence et notre imaginaire se replonge dans nos souvenirs olfactifs et gustatifs, à l’image de la fameuse « madeleine de Proust ».
Ce travail de qualification peut s’avérer ardu pour les non initiés. C'est un exercice qui requiert beaucoup de concentration et de pratique. Il est recommandé d’utiliser des outils de support facilitant l’identification des descripteurs sensoriels, tels que la Roue des Saveurs de la SCA ou encore, le Guide Aromatique que nous avons développé chez Coutume, propre à chaque café. Ce dernier offre une approche accessible de la dégustation et de l’identification du profil aromatique propre à chaque café.
« Que d’un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l’odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur les ruines de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l’édifice immense du souvenir. »
Marcel Proust, « Combray », Du coté de chez Swann, À la Recherche du temps perdu, 1913
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